L’homme qui dit OUI. Souvent.

Eric Chassaing, comment es-tu devenu membre de l’Incroyable Agence ?
Je suis un publicitaire, un créatif, un concepteur rédacteur de formation et directeur de création maintenant que j’ai un grand âge. Je suis arrivé dans L’Incroyable Agence parce que j’ai de bonnes relations avec Philippe Sachetti qui m’a coopté. J’avais eu il y a bien longtemps une expérience humanitaire en Roumanie. On ne se connaissait pas à l’époque. J’étais parti là-bas en tant que photographe, avec une association défunte qui s’appelait Equilibre. J’ai aussi travaillé pour une association à Lyon qui servait des repas chauds aux sans-abris.

Qu’est-ce qui amène un publicitaire à s’intéresser au monde des associations, associations humanitaires de surcroît ?
Je n’en sais rien dans l’absolu, j’ai toujours été plutôt attentif à ça. En vérité, il y a peut-être une part de scrupule. A force de travailler pour des causes extrêmement consuméristes, par moments on se dit que le savoir-faire peut être utile à d’autres, de façon plus gratuite et confraternelle. Dans l’absolu, il y a le publicitaire qui a envie de mettre son savoir-faire au service d’une association et il y a l’Incroyable Agence. L’Incroyable Agence, comme elle fonctionne par cooptation, on a rarement des refus quand on pense à quelqu’un. On sait que ça correspond à son caractère et à sa personnalité de se soucier un peu des autres, je pense.

Comment s’est faite la rencontre avec l’Incroyable Agence ?
Par Philippe. L’Incroyable Agence existait déjà OUI. Philippe m’envoie un mail pour me coopter et au même moment, je pense à lui pour un travail publicitaire. Il y a eu un heureux hasard, on a pensé l’un à l’autre au même moment.

Les arguments forts qui t’ont fait basculer vers une adhésion ?
Rien. Il aurait pu me demander autre chose j’aurais dit OUI aussi. J’étais flatté qu’il pense à moi. Ce ne sont pas des conneries. Le simple fait que ce soit Philippe qui me demande, c’était OUI forcément ! Ça m’a fait plaisir qu’il pense à moi et j’ai toujours eu cette sensibilité humanitaire, même si c’est un grand mot. Essayer de ne pas être totalement égoïste ! Il y a une fibre comme ça en moi. Elle a résonné à l’écoute de ce projet. Il ne m‘a pas coopté par hasard non plus. A Lyon, à un moment on m’appelait la Mère Teresa de la pub. Dès qu’une association avait besoin d’un truc gratos, je disais OUI.

Le côté Mère Teresa de la pub est dédié à l’Incroyable Agence et à La Porte ouverte pour qui tu travailles, ou à d’autres ?
Comme je viens de la pub, je trouve que c’est un peu con comme formule, Mère Teresa. Ce n’est pas moi qui ait trouvé ce nom, c’est un DA, et ça ne sait pas faire de formules un DA.(rire).

Indépendamment de la relation et des valeurs que tu sembles partager avec Philippe, comment est venu ce projet de La Porte Ouverte ?
C’est arrivé par hasard, à l’insu de mon plein gré. Ce n’est pas moi qui ai initié le projet. De toute façon, aucun membre n’initie de projet à l’Incroyable Agence. C’est Arantxa Jimenez et Philippe qui se sont dit que j’étais peut-être la bonne personne pour ce projet-là à ce moment-là. Je me souviens de l’appel d’Arantxa qui me dit : « on a ce projet, on a pensé à toi… ». Je ne me suis pas posé la question, je suis dans l’Incroyable Agence, on me sollicite, je dis OUI !

Et pour la Porte Ouverte, que fais-tu ?
Au départ il fallait repenser l’identité de cette association, l’identité graphique, puis associer une signature, un claim pour positionner la mission de cette association. On a travaillé là-dessus avec Vincent Bousserez, Arantxa Jimenez et Liliane Richard. Ça a été sans fin. Je n’ai jamais fait autant de claims dans ma vie pour un client.

C’est quoi le rôle de l’Incroyable Agence alors ?
Le rôle de l’Incroyable Agence c’est être au service des associations pour réaliser les travaux de communication dont elles ont besoin, à titre bénévole, avec beaucoup d’implications. Pour la Porte Ouverte, ça a été plutôt difficile. Mais à un moment on ne va pas faire le bonheur des gens malgré eux. Et s’ils ne veulent pas de nos logos ou de nos signatures, c’est dommage mais ce n’est pas grave.

Est-ce que l’Incroyable Agence a un rôle d’intervention, d’aide à la gestion des projets pour que ce soit plus uniforme, plus cohérent ?
C’est qui l’Incroyable Agence ? C’est nous ! C’est Arantxa, c’est Liliane qui se démènent, qui défendent le projet, qui ont su le porter et qui continuent avec une belle implication. On n’est pas responsable des conflits internes, nous là-dedans. 

Que devrait faire l’Incroyable Agence ?
A un moment, ce n’est pas parce que c’est gratos que ça n’a pas de valeur. Et c’est un peu le sentiment que ça donne parfois. Certains se disent « c’est gratuit, ça ne vaut rien ». Ce qui peut être gênant de la part de gens du milieu associatif. Il faudrait peut-être qu’il y ait un comité de sages au sein de l’Incroyable Agence, auquel on puisse faire appel en cas de problème avec le projet d’une association. L’arbitrage est important. C’est aussi une aide pour les associations qui ne maîtrisent pas forcément les règles de la communication. Dans l’Incroyable Agence existe déjà l’idée d’une équipe de jugement créatif qui peut remplir ce rôle. Peut-être ne l’avons-nous pas assez activée pour la Porte Ouverte.

L’aide aux associations, ça fonctionne bien avec certains, parfois moins bien avec d’autres ; les membres sont là aussi pour optimiser ce que peut faire l’Incroyable Agence ?

OUI, à un moment, il faudrait pouvoir tirer la sonnette d’alarme sur un projet d’association. Sinon, moi, je continue à croire à ce projet de l’Incroyable Agence. C’est une vraie belle idée. Notre association a une pertinence pour les autres associations. Je continue à y croire, je ne suis pas du tout déçu par cette expérience. Je pense qu’il faut s’y attendre quand on bosse avec des gens qui ne sont pas forcément des professionnels de notre secteur. Est-ce qu’il y a moyen de mettre des garde-fous ? Encore une fois, il faudrait peut-être y réfléchir.

Sur l’Incroyable Agence, par rapport à son identité, le logo qui est un piaf, son nom, je pose la question au publicitaire : Qu’en penses-tu ?
Il est bien, ce piaf ! Elle est vachement bien, l’image. Elle est juste, quoi ! Après, c’est du détail, il y a un peu trop d’images sur notre site, on ne sait pas par où entrer. Le site, on ne sait pas s’il est destiné à l’interne ou à l’externe. Aujourd’hui, c’est les deux à la fois : on dit qu’on bosse pour la Porte Ouverte et qu’on mange une galette des rois. Ça n’intéresse pas les mêmes publics, donc s’il y a une critique à faire, on peut faire celle-là…  Quand je vais sur le site de l’Incroyable Agence, c’est pour regarder ce qu’il s’y passe. Moi qui suis à Lyon, je vais sur le site pour voir la galette des rois et les photos des copains, mais ça n’intéresse que moi. Je me dis que les gens qui, potentiellement peuvent faire appel à l’Incroyable Agence, qu’est-ce qu’ils en ont à foutre qu’on ait mangé une galette des rois ! Ou alors on est sympathique parce qu’on mange une galette des rois (rire). Ou alors on s’en fout, on dit qu’on est comme ça, qu’on partage tout parce qu’on est dans le partage justement, on partage nos compétences gratuitement avec des assos. Et puis on partage la vie de notre asso.  C’est transparent, il n’y a rien à cacher…

L’appel à de nouveaux membres ?
OUI, il faut qu’on coopte. Je sais, je me fais engueuler tout le temps par Philippe. Je ne coopte pas assez (rire). Quand Philippe m’engueule, ce n’est pas violent en fait, c’est des balles à blanc (rire). 

As-tu envie d’ajouter autre chose Eric ?
Tout compte fait, je ne suis pas sûr que la Mère Teresa de la pub... C’est pourri !

Tu es publicitaire, tu as 2 secondes pour trouver un autre nom !
Ah merde, je n’en trouve pas d’autres… (rire). Le pote qui m’a donné ce surnom, c’est parce que j’avais dit OUI … Je pouvais bosser pour les sans-abris, j’ai dit OUI tout de suite.  J’essaie de ne pas oublier qu’il faut être généreux. Malgré le boulot qu’on fait qui baigne dans le cynisme total. C’est pour compenser un peu aussi, il y a aussi une part de scrupule chez certains d’entre nous. On voit bien la portée de notre travail. Ce n’est pas ça qui fait avancer le monde, tout de même.

Il t’est arrivé de dire « NON » à un client ?
OUI ! Dire « non » je dis ça tous les jours aux clients, dire « je ne travaille pas sur votre sujet », ça m’arrive. Après il y a des sujets, c’est facile comme attitude. On va dire « non » là-dessus parce que ça va à l’encontre de notre morale, et puis on va dire OUI à un truc sans trop se rendre compte que ça va être pire en fait. Voilà.

Tu as dit « OUI » à l’Incroyable Agence ?
Et je redis OUI ! Merci.

Merci

Date de publication : 09/02/2017
Auteur : L'Incroyable Equipe

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L’Incroyable Agence, association à but non lucratif, unit de grands talents de la communication pour fournir bénévolement des prestations de haut niveau à des associations à caractère social ou humanitaire qui n’ont pas de budget mais qui ont besoin et envie de communiquer.

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